La police censure deux photographes de l'AFP

Publié le par Olivier BERTRAND et Coorfination lycéenne lyonnaise




mercredi 17 décembre 2008


L'intersyndicale et la société des journalistes (SDJ) de l'Agence France presse ont publié mercredi des communiqués pour protester après que deux de ses journalistes ont été empêchés de travailler, mardi, par des CRS et des policiers. Les deux photographes suivaient une manifestation lycéenne de faible ampleur dans le centre de Lyon. "Dès le début, raconte Jean-Philippe Ksiazek, des gradés nous ont dit qu'on ne pouvait pas faire de photo cette fois, que c'était interdit. J'ai montré une carte de presse et une policière a pris toute mon identité, très longuement, puis elle m'a dit de me tenir à l'écart car c'était interdit de photographier, pour des questions de droit à l'image des policiers"...


Puis la cinquantaine de lycéens qui se trouvait sur la place a été chargée par les CRS. "J'ai alors fait mon métier", poursuit le photographe. Un policier lui aurait fait une clef de bras et il aurait été conduit à une voiture, tandis que son collègue, Frédéric Dufour, autre photographe de l'AFP, était bloqué contre un mur, une matraque sous le cou. "Ils m'ont demandé mon appareil, continue Jean-Philippe Ksiazek. J'ai bien-sur refusé. Ils me l'ont arraché et ont effacé les photos et la disquette".


Pour l'intersyndicale (CFDT, CGC, FO, SAJ-Unsa, SNJ, CGT et Sud) de l'AFP, il s'agit d'un "acte de censure intolérable dans une démocratie" et d'une "atteinte grave à notre mission et au droit à l'information pour tous les citoyens". (...) Le comportement des policiers, juge-t-elle, "n'est que le reflet d'une volonté, au plus haut niveau, d'étouffer les mouvements sociaux et leur retransmission dans les médias". L'intersyndicale appelle la direction de l'AFP à "déposer une plainte contre ces agissements qui portent atteinte à la liberté de travailler".


Dans un communiqué séparé, la SDJ "s'inquiète de ces énièmes entraves à la liberté de la presse, à un moment où s'accumulent les pressions de responsables politiques de tous bords envers les journalistes".


Olivier BERTRAND (Article sur http://bellaciao.org/fr/)



Vous pouvez signer la pétition sur : http://www.sos-afp.org/?petition=4

 

 



Complément de la Coordination Lycéenne Lyonnaise :


Ok, des journalistes ont été entravés dans leur travail et c'est scandaleux. Mais ce que l'article ne dit pas c'est ce qu'on a voulu les empêcher de montrer. En effet, pendant que les photographes étaient tenus à l'écart, les lycéens étaient quant à eux frappés à coups de boucliers et de matraques, traînés au sol, et trois d'entre eux (un garçon et deux jeunes filles )ont été violemment interpellés sans que l'on sache pour quel motif. Le matin, un lycéen a été arrêté sur le blocage du lycée St-Just et trois au lycée Descartes.

Cette débauche de violence dirigée contre les lycéens mais aussi contre les journalistes témoigne bien de la volonté du gouvernement : X. Darcos a "repoussé" sa "réforme" du lycée (pour faire de la "pédagogie", de l"information" auprès des lycéens, des enseignants et des parents d'élèves qui ont tout compris de travers), si cela ne suffit pas pour faire taire les lycéens, on les fera taire à coups de matraques et de poursuites judiciaires "pour l'exemple".

C'est oublier que les lycéens ne se battent pas ou un "report" mais bien pour un retrait total de cette "réforme", ainsi que contre les suppressions de postes dans l'éducation nationale.


Le communiqué de la Coordination Lycéenne Lyonnaise est disponible ici :

http://www.rebellyon.info/article5818.html


Publié dans SOCIETE et Justice

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