Le pic pétrolier c'est (officiellement) pour 2020 !

Publié le par George Monbiot - Bernard Grignon


Le rapport 2008 de l'Agence Internationale de l'Energie marque une inflexion majeure dans le discours qu'elle a tenu jusqu'alors. Elle prévoit désormais un taux de déclin annuel de la production de 8,7% dans les champs en exploitation et mentionne sans donner de date la perspective du plateau de production pétrolière. George Mombiot a demandé à Fatih Birol, l'économiste en chef de l'AIE de dater l'arrivée de ce plateau de production des pétroles conventionnels. Réponse : 2020. Si l'on se souvient du rapport Hirsh, qui évaluait à 20 ans le temps nécessaire pour la conversion des infrastructures en direction des énergies alternatives, on mesure le retard déjà pris. Alors, on commence quand ?

Par George Monbiot, The Guardian, 15 décembre 2008


(...) Dans son rapport 2008 l'AIE suggère pour la première fois que l'approvisionnement mondial de pétrole pourrait toucher ses limites.

(...) Pour la première fois, lors de l'interview que j'ai réalisée avec Fatih Birol, l'économiste en chef de l'agence nous a donné une date. Et elle devrait effrayer quiconque en comprend les implications.

(...) Puis, je lui ai posé une question pour laquelle je ne m'attendais pas à obtenir de réponse : pouvait-il me donner la date précise à laquelle il s'attend à ce que les approvisionnements en pétrole conventionnel cessent de croître ?

« En termes hors OPEP [les pays en dehors du cartel des grands pays producteurs de pétrole] », m'a-t-il répondu, « nous nous attendons à ce que dans trois, quatre ans, la production de pétrole conventionnel arrive à un plateau, et commence à diminuer. ... En termes de situation globale, en supposant que l'OPEP investisse en temps voulu, le pétrole conventionnel peut encore durer, mais nous nous attendons toujours à ce qu'il atteigne un plateau vers 2020, ce qui n'est bien sûr pas une bonne nouvelle du point de vue de l'offre globale de pétrole. »

Autour de 2020. Cela transforme radicalement la question. La date avancée par M. Birol, si elle est correcte, nous donne environ 11 ans pour nous préparer. Si le rapport Hirsch a raison, nous avons déjà manqué le rendez-vous. M. Birol indique que nous avons besoin d'une « révolution énergétique mondiale » afin d'éviter une pénurie pétrolière, en incluant un vaste effort mondial pour exploiter les pétroles non conventionnels (désastreux pour l'environnement), comme les sables bitumineux canadiens. Mais rien de cette ampleur n'a encore été entrepris, et Hirsch suggère que même si cette révolution commençait aujourd'hui, les investissements nécessaires et les transformations de l'infrastructure ne pourraient intervenir à temps. « Je crois que le temps ne joue pas là en notre faveur, » m'a confié Fatih Birol.

(...) Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons chercher refuge à la campagne. Nous pouvons aussi espérer et prier pour que Hirsch se soit trompé sur cette période de 20 ans et entreprendre aujourd'hui un programme d'urgence sur l'efficacité énergétique et l'usage de l'énergie électrique.


Intégralité de l'article à lire sur http://contreinfo.info/

 

 

 

 

 

Il est vraiment curieux que cette information ne fasse pas l'objet d'une communication de notre gouvernement, informant la population de mesures d'urgence lui permettant de faire face à ce qui entraînera une totale révolution dans notre manière de vivre.

Mais sans doute, est-ce pour ne pas la traumatiser un peu plus en cette période de "fêtes" !

 

 



Pour plus d'informations, vous pouvez tout de même aller consulter, entre autre, le site de l'ASPO, http://aspofrance.org/


Je vous suggère également vivement de lire "Pétrole apocalypse", d'Yves Cochet

Publié dans Energie

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