Alimentation et climat

Publié le par Bernard Grignon

NOTRE MANIERE DE NOUS NOURRIR A UNE GRANDE INFLUENCE SUR LE CLIMAT

 


Jean-Marc Jancovici, un des spécialistes français du changement climatique, a tenté de mesurer les émissions de GES liées à la production et à la consommation alimentaire. Pour faciliter les comparaisons, les émissions sont calculées en grammes d'équivalent carbone pour une ration de 1 kg. Fabriquer et consommer un pain d'1 kg génère ainsi 200 grammes d'émissions ; pour une portion d'1 kg de fruits et légumes, ce sont 150 grammes émis ; 8500 pour une pièce de boeuf ; 11100 pour du veau ; 850 pour un poulet fermier.


 


Alliance Végétarienne :


Si « notre maison brûle » (Jacques Chirac, Sommet mondial du développement durable, Johannesburg, 2 septembre 2002), c'est aussi parce que notre assiette est « brûlante ». Si elle est « brûlante », c'est parce que son contenu participe au réchauffement climatique d'une façon que peu de gens soupçonnent.

En ce qui concerne les gaz à effet de serre, le cheptel mondial émet environ cent millions de tonnes de méthane par an. Ce poste est la plus importante source de méthane dû aux activités humaines (« anthropogénique »), dont il représente presque le tiers (30 %).

Or, le potentiel de réchauffement global du méthane à l'émission est 62 fois celui du gaz carbonique (et non pas 20 fois comme on l'entend dire, ce qui ne devient vrai qu'un siècle après l'émission). C'est ainsi qu'une réduction de 10 % seulement du méthane anthropogénique suffirait à stabiliser sa concentration dans l'atmosphère, alors qu'il faudrait une réduction 6 fois plus forte pour stabiliser le gaz carbonique. Si l'on voulait n'agir que sur le seul poste alimentaire, réduire de 10 % ce méthane nécessiterait seulement que chacun s'abstienne de consommer des produits d'origine animale 1 jour sur 3.

Autrement dit, des solutions simples existent pour aider efficacement à combattre le réchauffement climatique, en dehors des éternels poncifs sur la nécessaire réduction de la consommation pétrolière : il faut également (et surtout, étant donné la virulence du méthane) réduire la consommation de produits animaux en général et de viande en particulier.

Ceci est aussi démontré par la notion maintenant bien connue d'« empreinte écologique » : en termes d'empreinte écologique, le contenu de notre assiette est plus de 5 fois plus important que sa provenance.

C'est ainsi que la consommation d'aliments d'origine lointaine augmente l'empreinte de 28 % par rapport une consommation locale. Mais une alimentation carnée quotidienne l'augmente de 156 % par rapport à une alimentation strictement végétarienne.

Outre leurs émissions de gaz à effet de serre, les animaux d'élevage utilisés pour notre consommation induisent en effet un gaspillage d'eau, un gaspillage de terres agricoles, des retombées de pluies acides, sans oublier la pollution par les déjections et le recours aux OGM pour l'alimentation animale.

 

 

Paris, 14 novembre 2006

Contacts : Groupe Ecologie de l'association Alliance Végétarienne.

www.vegetarisme.fr - president@allianceveg.org


 


LE HAMBURGER


90 millions de hamburgers sont chaque année vendus en France. Pas très rassurant pour notre santé ... ni celle de l'environnement !

Du pain, de la laitue, quelques rondelles d'oignons et de concombre, un steak haché, une tranche de fromage et le tour est joué. Une étude du ministère de la Santé des Etats-Unis estime qu'un Etats-Unien consomme en moyenne 150 hamburgers par an. Des chercheurs suédois ont donc décortiqué le célèbre sandwich afin d'étudier son impact environnemental. Ils ont listé leurs questions et pisté le burger depuis le champ jusqu'à l'assiette. Le concombre est-il surgelé, la salade cultivée sous serre, le boeuf élevé en plein air, le pain fabriqué à partir de blé génétiquement modifié ?

Selon les réponses, les scientifiques ont pu établir que la consommation énergétique d'un seul hamburger varie de 7 à 20 mégajoules. Un résultat "insuffisant", estime l'écrivain californien Jamais Cascio, qui convertit le verdict de l'étude en émissions de gaz carbonique. D'après ses travaux, un Etats-Unien génère jusqu'à 75 kg de CO2 par an en consommant des hamburgers, l'équivalent d'un plein d'essence pour une petite voiture. Il va même plus loin et intègre dans ses calculs les émissions de méthane produites par le bétail utilisé dans le hamburger. Bilan du test : chaque sandwich émet 2,6 kg de CO2 en raison de la viande qu'il contient. Au total, donc, un Etats-Unien rejette l'équivalent d'une demi-tonne de gaz carbonique par an rien qu'en hamburgers.


http://www.terra-economica.info, le 22 février 2007

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